Saber Interactive et stillalive studios ont mis en ligne une démo jouable de Bus Bound sur Steam (Steam Neo Fest du 13 au 20 octobre 2025). Cette version offre un avant-goût séduisant du jeu de simulation de bus, tout en laissant entrevoir des zones de progression à soigner pour rivaliser avec la franchise Bus Simulator.
Ce que propose la démo
Voici les éléments clés de la démo, d’après la fiche Steam :
- On y explore le premier district d’Emberville (Ashtree), dans lequel le joueur conduit des bus à travers des shifts matin, après-midi et nuit, avec des conditions variables (pluie/soleil) à gérer.
- Deux bus sont utilisables dans la démo : le Bluebird Sigma et le New Flyer Excelsior Clean Diesel, sur les 17 bus prévus dans la version complète.
- Le jeu met l’accent sur le transport des passagers en toute sécurité, la satisfaction des clients, et la progression via les récompenses : débloquer de nouveaux districts, obtenir des bonus, modifier les livrées et palettes de couleurs.
- Le système de routes est flexible : on part d’un « nombre limité de stops » (5 arrêts) et on peut augmenter ce nombre avec le temps.
- La démo totalise plus de 150 avis, dont 85 % très positifs dans l’ensemble.
Retours des joueurs et critiques
Ce qui plaît
- Beaucoup saluent la direction artistique et l’ambiance urbaine : Emberville offre une ville vivante, crédible, avec des rues circulées, des piétons, une sensation organique.
- La conduite des bus est jugée agréable et bien calibrée pour une première prise en main : inertie, virages, freinages sont suffisamment lisibles pour donner une impression d’être au volant.
- La promesse de progression (débloquer de nouveaux districts, tester plus d’arrêts, personnaliser les bus) donne espoir d’un jeu qui s’étoffera.
- Le système d’horaires (shifts matin/soir/nuit) et les conditions météo apportent une dose de variété, même dans cette version limitée.
Ce qui manque ou interpelle
- Plusieurs joueurs regrettent que la profondeur soit encore faible. Par exemple, peu d’options de planification de routes, peu d’interactions entre les lignes, pas encore de gestion poussée (finances, entretien méticuleux, planification globale).
- La démo est, par nature, petite : on n’a qu’un district, deux bus, un nombre limité de stops. Ce qu’on attend, c’est que la version complète offre un contenu beaucoup plus vaste.
- Certains se demandent si le jeu saura se distinguer de Bus Simulator, ou au moins ne pas devenir un « demi-Bus Simulator » tronqué.
- Enfin, des questions techniques sont soulevées (optimisation, fluidité, comportement des IA véhicules/piétons), même si la démo paraît stable dans l’ensemble (pas de critiques majeures de crashs ou de bugs flagrants dans les avis visibles).
Mon ressenti : sexy, mais encore un peu trop léger
On sent dans cette démo le savoir-faire de stillalive, qui a déjà contribué fortement à la qualité de la franchise Bus Simulator. Le soin sur les visuels, la conduite, l’ambiance citadine est palpable : Bus Bound est séduisant à regarder, agréable à conduire.
Mais ce qui fait le cœur d’un bon simulateur de transport, c’est la profondeur, la gestion macroscopique, les interactions de réseaux, la planification à long terme. Sur ces aspects, la démo reste timide, ce qui est normal à ce stade, mais laisse entrevoir des défis importants pour la version finale.
L’autre point qui me turlupine : la séparation entre Bus Simulator et ce nouveau projet (Bus Bound). Avec Bus Simulator désormais confié à Simterract et Bus Bound développé par stillalive, ça me fait craindre deux écuries en rupture de synergie. Si chacun part de son côté, il y a le risque que ni l’un ni l’autre n’atteigne la qualité maximale attendue par les fans.
Bref : Bus Bound m’a plu, et montre un fort potentiel, mais il lui faudra s’épaissir pour rivaliser pleinement avec ses aînés.
Ce qu’on espère pour la version complète
Pour que Bus Bound se fasse une place dans le panthéon des simulations de transport, voilà ce que j’attends :
- Élargissement du contenu : plus de districts avec des topographies variées (collines, zones industrielles, banlieues, quartiers périphériques).
- Gestion réseau et interconnexion des lignes : que les lignes de bus ne soient pas indépendantes, mais interagissent (transfert de passagers, synchronisation, correspondances).
- Système économique et financier robuste : coût d’entretien, budget à équilibrer, investissements dans le matériel, gestion du personnel (chauffeurs), subventions ou contraintes politiques.
- Scénarios / défis / missions variés : crises, événements aléatoires, trafic perturbé, contraintes urbaines (fermetures de routes, embouteillages, manifestations…).
- Progression « long terme » crédible : débloquer de nouveaux bus, technologies, options de personnalisation, améliorer l’IA des passagers.
- Modes multijoueur ou coopératif : est-ce qu’on pourra gérer un réseau à plusieurs, ou collaborer pour une grande métropole ?
- Support modding / communauté : laisser l’accès aux utilisateurs pour créer de nouvelles cartes, bus, scénarios (même si l’accès au modding n’a jamais été très percutant sur Bus Simulator)
- Stabilité et optimisation : assurément, pour que la version complète soit fluide, avec moins d’aliasing, même avec des villes chargées.
Conclusion (provisoire)
La démo de Bus Bound est une belle carte de visite : séduisante, bien mise en scène, avec une conduite convaincante et une promesse de progression. Mais pour transformer cette promesse en réalité, le jeu devra se renforcer sur la profondeur et les interactions système.
Je reste optimiste, surtout en sachant que stillalive est aux commandes ; mais je garde un œil critique pour voir si cette séparation entre Bus Simulator et Bus Bound ne va pas affaiblir l’un ou l’autre.