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DAKAR DESERT RALLY : Saber Interactive redresse la barre du célèbre rally raid

Que les fans de Dakar sortent de leur tanière ! Après l’énorme déception Dakar 18, développé par Bigmoon Entertainment, Saber Interactive reprend le barre de la licence après le rachat du studio portugais, et nous propose Dakar Desert Rally, un titre tout beau tout neuf bien décidé à faire oublier la grogne des joueurs sur le précédent opus.

Le tigre à dents de sabre sort une fois de plus les crocs. Saber Interactive, que l’on ne présente plus, s’attaque, après avoir fait maintes fois ses preuves sur Mudrunner et SnowRunner, au rally raid. Et pas n’importe lequel, puisque ce sont les épreuves du Dakar (autrefois Paris-Dakar) qui profitent aujourd’hui du savoir faire du studio Saber Interactive Porto.

On commence par la technique ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerai ouvrir cet article par la technique. Ce n’est pas très courant mais force est de constater que la première chose que vous direz en arrivant sur la fiche du jeu, c’est « Wouhaaaa c’est de toute beauté ! ». Contrairement à SnowRunner et ses graphismes de haut niveau, Dakar Desert Rally n’exploite pas le Swarm Engine mais l’Unreal Engine. Le célèbre moteur est tout à fait à son aise pour afficher à une cadence folle cet open world extérieur et ses 20.000 km de route. Saber Interactive est passé maître dans l’optimisation (il suffit de voir The Witcher 3 sur Nintendo Switch pour s’en convaincre) et le jeu cherche avant tout l’ouverture maximum. Ainsi, le matériel minimum sur PC pour en profiter (ou du moins le lancer) est un CPU Intel Core i5-2400s épaulé d’une vieillissante nVidia Geforce 660.

Pourtant une fois en jeu, même si on reste loin d’un Forza (qui n’a également pas le même budget de développement), Dakar Desert Rally s’en sort très bien. Les décors, variés, passant du sable à la neige, affichent une profondeur impressionnante et un clipping inexistant (en mode de qualité graphique « Epic »). C’est très agréable et ça reste fluide. Pour les modélisations des véhicules et de l’environnement, les « dev » ont vraiment cherché le réalisme, les gerbes de sables éjectées par les roues montrent à quel point évoluer dans un terrain instable peut être compliqué. Les vues intérieures fourmillent de détails, jusqu’aux incroyables traces d’eau et de poussière poussés par les essuie-glaces sur le pare-brise, du jamais vu dans un jeu.

Bon une fois qu’on a posé notre filet de bave sur le gamepad, parlons un peu du gameplay. Il y a tellement à dire.

Tentative de séduction

Dakar Desert Rally s’ouvre sur une intro à la Forza Horizon 5, vous proposant de conduire tour à tour 3 des 5 catégories de véhicules du jeu. On commence au volant d’une voiture avant d’être « switché » sur la selle d’une moto en plein saut, et on termine avec un camion sur une route enneigée. La mise en scène, rythmée, vous donne tout de suite un aperçu du mode « Sport », sorte de mode arcade aux règles de rally simplifiées. Les fans de Dakar peuvent être déçus de cette mise en bouche trop simple à prendre en main, là où les joueurs de Forza et autres Need for Speed seront conquis.

Mais le jeu revient très vite vous rappeler qu’il s’appelle Dakar. A commencer par les règles. Le rally raid n’est pas une course comme les autres. Il s’agit ici de relier des points de passages virtuels (des Waypoints) dans un ordre précis, avant de passer la ligne d’arrivée, le tout en faisant exploser le chrono. La règle est simple et compréhensible de tous. En mode Sport (arcade), les Waypoints sont indiqués par des énormes cercles jaunes et un système de fléchage. Bref, vous ne pouvez pas les louper, et vous pourrez vous concentrer à mettre les gaz à fond.

Ce mode arcade peine néanmoins à convaincre et met le jeu devant son principale défaut : la physique des véhicules n’est clairement pas faite pour les grandes vitesses. Du moins, le mode « arcade » couplé à une physique réaliste est décevant. Car la physique est bonne en soit. Les véhicules sont incontrôlables sur le sable, perdant leur stabilité et leur direction. Et pour avoir déjà conduit dans ces conditions : OUI, c’est vraiment comme ça IRL ! Et le jeu reproduit bien cet état de fait.

En mode « Professionnel », c’est totalement différent, on revient sur les véritables règles du Dakar. Le joueur doit s’équiper du Roadbook – une liste des caps à prendre pour se diriger vers les points de passages – ou écouter scrupuleusement le copilote. Ce dernier, véritable moulin à parole, délivre une diarrhée d’instructions souvent difficiles à suivre. Mais au moins, on est dans le vrai, on ne fonce pas, on se concentre, et on peaufine son pilotage pour se préparer à changer de cap dès qu’un waypoint est découvert.

Malgré sa complexité apparente, le mode pro reste très accessible et ouvert à tous. Pour les plus foufous d’entre vous, il existe un 3e mode : le mode simulation. Il se débloque à partir du niveau 25 (environ 6h de jeu) et désactive toutes les assistances, en plus de rendre les pilotes rivaux plus agressifs sur les chronos.

Des véhicules pour tous

Et si vous n’êtes pas à l’aise avec un véhicule, vous pouvez vous tourner vers un autre. Vous trouverez votre bonheur parmi 5 types de véhicules au total. Camion, voiture, SXS (buggy), quad et motos. Il s’agit des engins officiels ayant participé aux éditions 2020, 2021, et 2022. Tout est sous licence, y compris les pilotes qui les accompagnent. N’étant pas forcément fan des véhicules modernes, j’ai été surpris de voir une catégorie « Classique », disponible pour les possesseurs de la version Deluxe (Season Pass) ou du DLC Legends, qui m’a permis d’acquérir le DAF 95 X1 TurboTwin et la Peugeot 405 Turbo 16 de 1988. Et pour les plus nostalgiques, il y a même des 2 CV et des 205 GT !

Bref, à mon sens, Dakar Desert Rally trouve sa valeur dans son gameplay plus que dans ses véhicules, même si les développeurs n’ont absolument rien laissé de côté pour satisfaire tout le monde.

Au final, Dakar Desert Rally fait partie de ses jeux qui apportent un peu de sang frais quand on commence à se lasser d’une catégorie, ici la simulation automobile. Les développeurs livrent un titre fini, sans bug majeur, qui offre en plus une bonne compatibilité avec les périphériques existants et nouveaux, comme le Thrustmaster T248 qui apporte une dimension tout autre à la conduite sur sable.

Saber Interactive, roi du off-road

Note

Dakar Desert Rally comblera tous les joueurs, même les plus exigeants, avec une gestion bien pensée de la difficulté. L'Unreal Engine se charge d'offrir un environnement riche et profond, et sublime les modélisations des véhicules. Malgré un réglement strict, le rally raid du Dakar n'a jamais été aussi simple à comprendre.

Le jeu sur Steam (PC)