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Road Maintenance Simulator : devenez le roi de la chaussée

Ce 7 avril signe la sortie de Road Maintenance Simulator, une nouvelle simulation éditée par Aerosoft et développée par Caipirinha Games, à qui l’on doit les catastrophiques Animal Doctor et Ma Princesse Licorne. Passer de « Mon petit poney » aux gros engin de TP est-il chose aisée ? Nous allons voir ça.

Etant toujours exclu des partenaires d’Aerosoft, nous n’avons pas eu le privilège de tester le jeu avant l’heure, mais ce n’est pas un mal, les premières vidéos publiées sur Youtube n’étaient pas des plus encourageantes, alors autant attendre le jour J pour se procurer le jeu en version finale et pouvoir être un peu plus objectif.

« God damn it » ! 25 euros !

Commençons par l’achat du jeu, le test s’effectue sur une version PC Steam. Au moment d’acheter le jeu, une recherche sur Steam avec le terme « Road Maintenance Simulator » ne donnait rien…. ha si… il faut scroller un peu avant de tomber sur… « Straßenmeisterei Simulator ». Un nom allemand, c’est tellement plus vendeur. Je vous rassure tout de suite, le jeu est bien proposé en français. Nous sommes sauvés. Pour les joueurs PC, le jeu s’affiche à 25 euros, face à 30 euros sur consoles, en version dématérialisée ou physique.

recherche steam
Un titre qui va booster les ventes… ou pas.

Un thème bien nouveau : l’entretien des voiries

On connaissait l’éditeur Playway, qui ose des simulations de tout et n’importe quoi, nous avons désormais Aerosoft, qui tente à peu près la même chose. En s’entourant de plusieurs studios de développement pour partir à la conquête de l’univers simu, l’éditeur nous propose aujourd’hui un thème jamais exploré : l’entretien des routes. Pourquoi pas après tout. Dans Straßenmeisterei Simulator, vous devrez gérer une entreprise à travers 30 missions, d’une durée moyenne d’une demi-heure, comme nettoyer les bords de routes, installer des panneaux de signalisations vandalisés, réparer des glissières de sécurité, refaire l’enrobé, ou encore les marquages au sol.

Pour mener à bien ces missions, 8 véhicules et un entrepôt bien garni sont à la disposition des joueurs. L’aspect simulation est bien là, dans le sens où le néophyte, que je suis, découvre de nouveaux véhicules dans un gameplay malheureusement trop simplifié.

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Un hangar bien garni.

Les missions se suivent et… se ressemblent

Road Maintenance Simulator est annoncé comme étant un « open-world », sous entendu un jeu dont vous pourrez parcourir la carte sans limitation physique. Or ce n’est pas vraiment le cas, la carte vous impose de rester sur la chaussée, et la liberté s’arrête là où les scripts des missions commencent. Action après action, vous devrez suivre les ordres qui défilent à l’écran. Vous ne pouvez pas vraiment perdre. Couler du bitume au sol ne peut se faire que sur des zones spécifiques. Idem pour les bandes blanches au sol, vous ne pourrez pas vous amuser à dessiner n’importe quoi au sol, la peinture étant appliquée de manière semi-automatique. Même les mods TP sur Farming Simulator font mieux et offrent plus de liberté.

Le youtubeur Galax, qui pensait faire une série sur le jeu, a laché l’affaire à la 3e mission… quasi identique à la 2e et donc trop répétitive. Et tant qu’on est à parler des influenceurs, une autre vidéo sur la chaine de GeekGaming.CH se termine par un bug de script, bloquant tout simplement le jeu.

Alors si ce n’est pas pour les missions, pourquoi joue-t-on à Road Maintenance Simulator ?

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L’Unimog va-t-il suffire à faire la promo du jeu ?

L’Unreal Engine cache la misère technique

Avec un gameplay aussi creux qu’un bambou, il fallait bien la petite « touch » pour que l’on puisse accrocher et aligner les quelques heures nécessaires pour boucler la trentaine de missions proposées. Et c’est finalement l’Unreal Engine, utilisé par Road Maintenance Simulator, qui sauve la mise. Le moteur, dont les assets de bases sont largement utilisés ici (arbres et textures), donne ce côté réaliste à l’environnement et à des véhicules qui, il faut l’admettre, sont bien réalisés. Le orange typique des engins de chantier est respecté, sans être fade ou flashy. La texture des routes est simplement belle, avec une dose de spéculaire comme un goudron fraichement étalé en plein soleil. Si ces réglages de bases du célèbre moteur d’Epic Games sont parfois critiqués par les plus gros studios, ils conviennent pour apporter cet aspect réaliste à de nombreux indie games à petit budget. Enlevez les véhicules, placez vous dans un coin d’herbe sous un arbre, et vous vous croirez sur Ranch Simulator, qui utilise des assets similaires.

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Les véhicules sont vraiment bien réalisés.

A quelques mois près…

Présenté à l’évènement Nextsim d’Aerosoft en août dernier, Straßenmeisterei Simulator aurait demandé quelques mois, voire un an, supplémentaires de développement pour arriver au stade de simulation ultime. Le matériel est là mais finalement pas ou peu exploité. On aurait aimé plus d’interactions entre les ouvriers, les véhicules, et les tâches à effectuer. On aurait aimé voir le perso, en vue intérieure, passer les vitesses, actionner des leviers ici et là pour mettre en route les matériels. Ici rien, ça manque de vie, la carte est vide, et vous aurez l’impression d’être seul au monde pour réparer le revêtement d’une portion de route, alors qu’il y aurait eu une dizaine d’ouvriers IRL. Bref c’est fade et on finit par tourner en rond beaucoup trop vite. On aurait apprécié que le concept soit porté jusqu’au bout comme le proposent certaines simulations aux thèmes improbables à l’instar d’un Model Builder.

Une simulation fade

Note

Aerosoft semble être rentré dans un course à la quantité, sans prendre le temps de poser des standards de qualité sur les simulations publiées. Road Maintenance Simulator ne fait pas exception, et, même si la réalisation générale est passable, le gameplay manque d'une base solide pour pouvoir s'exprimer.

Version PC Steam